Alors que la tempête Ciaran frappe la France et coupe l’électricité de centaines de milliers de foyers dans l’Ouest de la France, qu’advient-il des systèmes de chauffage par pompe à chaleur lorsqu’ils ne sont plus alimentés par le courant ?
Si la période est critique en termes de fourniture d’électricité, il ne faut pas attendre les tempêtes pour avoir à faire à une coupure planifiée ou intempestive d’électricité qui implique un arrêt de la pompe à chaleur.
En cas de panne d’électricité, pour un chauffage par pompe à chaleur, au delà du risque d’inconfort dans le bâtiment, pour la santé des occupants, et du risque de gel des conduites, nous verrons qu’il existe un risque de dommages électroniques que les constructeurs savent anticiper
La dépendance énergétique qu’implique une pompe à chaleur
Si on a tendance à percevoir la pompe à chaleur comme un chauffage qui implique une certaine indépendance par rapport aux énergies fossiles, elle n’en reste pas moins une consommatrice d’électricité que nous devons nous fournir la plupart du temps chez un fournisseur d’électricité.
À moins que vous soyez un grand amateur d’énergie solaire, et que vous ayez un budget conséquent, votre pompe à chaleur tourne sur le réseau et vous rend donc dépendant(e) d’une entreprise publique ou privée qui vous facture le kWh de plus en plus cher.
Une panne d’électricité implique un arrêt immédiat de la pompe à chaleur. En effet le compresseur ne peut plus tourner, ni les ventilateurs, ni même aucune pompe du système hydraulique. Vous n’avez pour ainsi dire plus de chauffage, et ce d’une seconde à l’autre.
Conséquences et risques d’une panne d’électricité pour la pompe à chaleur
La première conséquence d’une panne d’électricité pour la PAC est évidemment son arrêt et donc la privation de chauffage. Il en résulte donc un inconfort qui se fait rapidement ressentir au sein du logement, avec la température ambiante qui baisse d’autant plus rapidement qu’il fait froid dehors.
Si par ailleurs c’est votre pompe à chaleur qui gère la production d’eau chaude, alors vous ne pouvez plus produire d’eau chaude. Mais, si vous avez de la chance, vous devriez encore avoir des réserves dans le ballon d’eau chaude pour assurer quelques douches.
La deuxième conséquence de la panne d’électricité pour la pompe à chaleur est un risque accru pour les composants hydrauliques et électroniques. En effet lorsque le courant sera rétabli il risque d’y avoir quelques variations de tension qui pourraient griller / endommager la carte mère qui gère la régulation (elle est chère à remplacer et pas toujours prise en garantie).
D’autre part si la panne d’électricité est prolongée dans un climat extrêmement froid, il existe un risque de gel des échangeurs et des conduites, ce qui peut coûter très cher à réparer.
Quelles solutions pour préserver sa PAC en cas de panne d’électricité ?
La plupart des pompes à chaleur modernes sont équipées de sécurités contre les surtensions, ce qui leur permet de redémarrer tranquillement sans dommages pour les composants électroniques. Mais parfois, ils peuvent dysfonctionner.
La meilleure solution pour se préserver d’une panne d’électricité imprévue reste de s’équiper d’un système de continuité énergétique comme une batterie de stockage sur laquelle la PAC peut s’alimenter au cas où, ou alors un générateur de secours comme un groupe électrogène.
Dans certaines zones ces équipements sont indispensables pour préserver la durée de vie du matériel et donc l’investissement. Dans le cas d’une tempête comme Ciaran, on peut se dire que les assurances indemniseront probablement pour aider les propriétaires, à suivre.
Pour se protéger efficacement, il vaut mieux s’équiper et mettre en place un plan d’urgence qui permet de réagir rapidement en cas de coupure afin de préserver le matériel mais également et surtout les occupants du bâtiment et le bâtiment lui-même.
Si il existe une corrélation entre le réchauffement climatique et la fréquence plus élevée d’évènements climatiques tels que la tempête Ciaran, et ce n’est pas forcément prouvé, alors on a tout intérêt à prévoir de manière systématique un bon équipement de protection ainsi qu’un plan d’urgence aux petits oignons si l’on souhaite assurer les économies d’énergie sur le long terme.
Julien G.
Julien, diplômé en ingénierie mécanique et spécialiste en génie climatique depuis 2009, s'est reconverti en rédacteur spécialisé en énergies renouvelables, avec une expertise en pompes à chaleur et panneaux solaires photovoltaïques pour l'habitat individuel.
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