Les propriétaires bailleurs sont face à une obligation d’investissement dans la rénovation énergétique pour avoir le droit de continuer à louer. Tout est une histoire de classe énergétique, elle-même déterminée par un DPE ou diagnostic de performance énergétique. Si depuis le 01.01.2023 les passoires thermiques de classe G sont interdites à la location, les critères évoluent vite et d’ici 1 à 3 ans, une majorité de propriétaires seront concernés, c’est à dire qu’en 2024 un grand nombre d’entre eux devra entreprendre des actions d’amélioration énergétique.
Ils peuvent d’ailleurs bénéficier de la subvention MaPrimeRenov en parcours accompagné, avec une rénovation en deux étapes si besoin pour étaler les travaux sur le temps.
Un parc locatif privé encore trop énergivore
Au 1er janvier 2023, les logements locatifs privés ayant une mauvaise performance énergétique représentent toujours près de 1,5 million d’habitats, soit 18,5% de tous les logements privés à louer. Depuis cette même date, environ 90 000 logements très énergivores, dont 70 000 dans le secteur privé, ont été interdits à la location. Ainsi, 15,7% des résidences principales en France sont considérées comme très énergivores, soit environ 4,8 millions sur les 30 millions de résidences principales existantes.
- Près de deux millions de ces logements sont loués, nécessitant donc une rénovation énergétique d’ici 2025 ou 2028 pour leurs propriétaires bailleurs.
- Ces chiffres ne prennent pas en compte uniquement les factures d’énergie, mais également les caractéristiques techniques telles que l’isolation, le chauffage, le refroidissement ou encore la production d’eau chaude.
Les obligations légales en matière de rénovation énergétique pour les propriétaires
Les locataires vivant dans des logements énergivores peuvent désormais exiger de leur propriétaire la réalisation de travaux de rénovation. En cas de non-conformité ou d’erreur, le locataire peut engager une action en justice contre le bailleur. Les propriétaires ont donc tout intérêt à se conformer à ces exigences pour éviter des litiges et améliorer la qualité de leur parc locatif.
Le secteur locatif social, un exemple à suivre
Le secteur locatif social est moins énergivore que les locations privées, avec un meilleur taux d’efficacité énergétique. Ceci s’explique en partie par une présence plus importante du chauffage collectif au gaz et des efforts ciblés de rénovation dans ce domaine.
- Les bailleurs sociaux ont donc pris les devants et adapté leurs logements à ces nouvelles normes, constituant ainsi un exemple à suivre pour les propriétaires de logements locatifs privés.
Des disparités régionales : vers une meilleure prise en compte des spécificités locales
La proportion de logements étiquetés F ou G est plus faible dans les départements proches de la côte méditerranéenne ou atlantique, où le climat est plus doux. En revanche, les zones montagneuses et rurales présentent davantage de résidences très énergivores. Les efforts de rénovation doivent donc être adaptés aux spécificités régionales et aux besoins des populations locales.
Quelques conseils pour les propriétaires souhaitant entamer des travaux de rénovation énergétique
- Identifier les sources d’économies d’énergie possibles (isolation, changement de système de chauffage, etc.).
- Se renseigner sur les aides financières existantes pour la réalisation de travaux de rénovation énergétique (MaPrimeRenov’ parcours accompagné en rénovation globale, prêt eco-ptz 0%, etc.).
- Consulter des professionnels qualifiés RGE pour réaliser un diagnostic énergétique et définir les actions à entreprendre.
Julien G.
Julien, diplômé en ingénierie mécanique et spécialiste en génie climatique depuis 2009, s'est reconverti en rédacteur spécialisé en énergies renouvelables, avec une expertise en pompes à chaleur et panneaux solaires photovoltaïques pour l'habitat individuel.
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